À l’appel de la CGT, ils se sont mobilisés ce mardi. devant le centre pénitentiaire de Ploemeur pour dénoncer le manque de moyens, le tournant sécuritaire qui ne résoudra rien, et l’absence d’une réelle politique publique de réinsertion afin d’éviter les récidives.

« Nous avons pu partager nos inquiétudes et nos doutes quant à la mise en œuvre de mesures ultra- sécuritaires par notre Ministre ces dernières semaines (ouverture des QHS – création d’une Police Pénitentiaire – ajout de compétences dévolues au Ministère de l’Intérieur …) mais aussi notre désillusion de voir les missions d’insertion reléguées au second plan (arrêt des activités dites « ludiques », baisse des budgets dévolues à l’insertion; autant de signes envoyés de régression de nos missions). Nous sommes atterrés par les Budgets alloués à l’exercice de nos missions d’insertion et de probation et l’absence de ressources humaines (tout corps confondus, milieu fermé comme milieu ouvert). Les conséquences se font sentir sur les conditions de travail ! »

« Sans concertation ni information claire s’ouvrent les Etats Généraux de P’insertion et de la probation; cette opacité n’est pas pour nous mettre en confiance face aux orientations qui vont être prises et qui auront un impact sur nos quotidiens de travail !

Nous entendons et comprenons le sentiment d’insécurité de nos concitoyens, même si nous constatons que les discours populistes tenus dans les médias par nos dirigeants depuis plusieurs années ne font qu’attiser ce sentiment. Plus grave ces discours presupposent que seule l’incarcération des délinquants et criminels a le pouvoir de lutter contre la récidive.

Notre engagement quotidien nous permet de leur soutenir le contraire.

Nous dénonçons l’absence de vision globale et plus généralement de contre-discours remettant les délinquants au sein des enjeux de Société. Car c’est tout un système qui est à revoir.

Il nous faut retrouver un système ambitieux de prévention de la récidive basé sur l’éducation et l’intégration de tous les citoyens. Il nous faut oeuvrer collectivement pour l’insertion de tous les publics par tout moyen et pour cela redonner de véritables capacités aux services de droit commun.

Il nous faut réfléchir l’incarcération comme un lieu de passage, un moment dans une vie qui doit amener la personne détenue à sortir dans de meilleures conditions qu’à son entrée; et ce pour le bien de tous. Il nous faut repenser la valeur des peines et sortir du prisme du tout carcéral. Pour cela il nous faut nous doter, sur l’ensemble de la chaîne pénale, de moyens humains.

Les annonces faites par notre Garde des Sceaux nous en éloignent toujours plus. La surpopulation endémique dans nos établissements ne fait qu’éloigner notre public de la réinsertion et degrade toujours plus nos conditions de travail. »

« Nous, Agents du Ministère de la Justice oeuvrant en SPIP, forts de notre éthique et de nos valeurs professionnelles, exigeons une politique pénale respectueuse de la dignité humaine et oeuvrant pour la réhabilitation des personnes suivies dans la Société Nous ne pouvons plus rester silencieux face à ces attaques sans précédent de nos missions et du cadre professionnel qui est le nôtre. Nous défendrons le droit de chaque personne à la dignité lors de son incarcération; à la nécessité d’un accompagnement de qualité vers son retour dans la Société, dans et hors les murs.

Les conditions de prise en charge des personnes qui nous sont confiées sont le reflet de nos conditions de travail. »

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